L'île d'Utopie de Thomas More
Au-delà du lieu, l’utopie est aussi la recherche politique et idéologique d’un modèle social : l’ouvrage de Thomas More, haut dignitaire de la cour d’Angleterre, a pour sous-titre Traité sur la meilleure forme de république et sur une île nouvelle. L’auteur par ce biais fonde un genre nouveau empruntant à la littérature, à la politique et à la philosophie. Comme le feront au siècle suivant Bacon et Campanella, il s’inspire de Platon, d’Aristote, de Saint-Augustin pour proposer une réflexion politique. Dans cet extrait de La République (IVe s. av. J.-C.), Platon pose la communauté comme l’assise fondamentale de la cohésion de la cité : quels sont les arguments et les exemples qu’il développe ?
La République, Platon
Thomas More dans Utopia (livre second, 1518) reprend cette logique en décrivant les villes et l’organisation du travail. L’auteur insiste sur les bienfaits, quels sont-ils ? Quels inconvénients y voyez-vous ? Que devient la liberté de chacun ? Connaissez-vous, dans l’histoire du XXe siècle, des États qui auraient pu s’inspirer de ces principes ? Avec quelles conséquences ?
Utopie, Thomas More
Tommaso Campanella dans La Cité du soleil ou idée d’une république philosophique (1623) décrit avec précision l’architecture de la cité et les sept cercles qui la constituent. Un paragraphe est consacré à un temple, dont la construction s’inspire du cosmos : quels sont les termes qui le font comprendre ? Quelle est la signification de ce modèle pour les habitants de cette « Cité du soleil » ? Quel est le rôle de la girouette ? Qui semble détenir le pouvoir ?
La Cité du soleil ou idée d’une république philosophique, Tommaso Campanella
La Crècherie développée par Émile Zola dans Travail (1901), deuxième des Quatre Evangiles après Fécondité, suit une autre logique : c’est un modèle créé par l’homme qui organise l’existence des ouvriers puisque le phalanstère de Fourier devient la matière narrative de ce roman. Comment s’organise la Crècherie ? Quels sont ses trois composants fondamentaux ?
Travail, Émile Zola
Dans le contexte du XVIIIe siècle, l’utopie est pour certains auteurs l’occasion de mettre en question la structure sociale, et mondiale, pour repenser la place de l’homme en relation directe avec les débats qui animent la Révolution de 1789. Diderot dans Supplément au voyage de Bougainville (1772) imagine le dialogue entre un Européen et un Tahitien qui conteste avec force le droit de l’envahisseur et défend son organisation sociale appuyée sur l’absence de propriété : quels sont les arguments développés ? Comment font-ils écho aux préoccupations d’un siècle aux prises avec la colonisation et l’esclavage ?